samedi 20 novembre 2010

L'Inde est indienne

Je lis presque quotidiennement le Times of India, le grand quotidien de ce pays. Sa lecture tend à confirmer une impression qui ne me quitte pas depuis que je suis ici: L'Inde est un puissant aimant. Sa culture est telle que ce presque continent semble se suffire à lui-même. Les nouvelles occidentales ne sont bien souvent qu'un entrefilet dans le Times of India. À une époque où le cahier Arts et Spectacles de nos quotidiens sont remplis de critiques de films ou de disques américains, il est surprenant de voir que les productions et le star system indien occupe à peu près tout l'espace médiatique. En trois semaines, je pense que je n'ai vu qu'une pub annonçant un film occidental (Harry Potter, pour ne pas le nommer). Autrement, l'Inde parle de ses sports, de sa culture, de sa politique. Dans la rue comme à la télé, on n'est pas envahi par les pubs de produits occidentaux, mais plutôt par des produits indiens (aliments, produits pour auto, forfaits pour cellulaires). Les camions, voitures et tuk-tuks Mahindra et Tata sont partout. Ça semble une évidence mais dans bien d'autres pays on est carrément envahi par la culture américaine. Le milliard d'individus qui vivent en Inde constitue une sorte de centre de gravité suffisant pour se passer en partie de ce qui se passe ailleurs.

Le tout d'ailleurs ne sent pas le renfermé. La culture et la politique semblent bien vivantes. Toutes les attractions touristiques ici sont d'abord et avant tout soutenues par le tourisme indien, les étrangers meublant une infime partie des hotels et restaurants qui se trouvent sur notre chemin. Ils réinventent leur culture pour lui donner une saveur actuelle sans la dénaturer. De fait, malgré les bidonvilles aux abords des villes, malgré la préoccupante dispersion des ordures dans l'environnement, malgré la mendicité courante, on ne voit pas pour ainsi dire de dos courbés, on ne perçoit que peu de fatalisme. On sent plutôt un vent d'optimisme malgré la taille des défis à relever. L'Inde serait-elle en marche?

1 commentaire:

  1. Wow Jef, quel belle réflexion !

    En effet, ici, on est tout tournés vers ailleurs, on boude presque ce qui est d'ici. On oublie ce qu'on est. Est-on vraiment ?

    Merci pour ce billet percutant !

    RépondreSupprimer